L'étude de l'élevage dans le monde romain est encore peu connue. La présence et l'exploitation de différentes cabanes d'élevage sont indéniables, visibles dans l'iconographie mais aussi dans les archives archéologiques. L'analyse des espaces liés aux stabulations du bétail dans le monde romain espagnol n'est pas facile en raison de la rareté et de la partialité des données dont nous disposons. La recherche a toujours porté l'attention sur les espaces résidentiels, ignorant les zones dédiées aux activités agricoles. Les installations qui auraient pu être dédiées à l'élevage du bétail sont passées inaperçues car elles ne disposent pas d'éléments de construction spécifiques leur permettant de distinguer leur fonctionnalité, c'est pourquoi elles apparaissent ponctuellement dans les sources. C'est à partir des archives archéologiques et de la trace que le bétail peut y laisser, que l'on peut aborder ces espaces, généralement indirectement. Je présente ici une vision globale actuelle du panorama de l'élevage en Hispanie sous différents angles. Tout d'abord, en s'appuyant sur des données indiquant directement la présence d'animaux dans certains espaces dédiés aux stabulations, à partir de restes osseux, de cloches de vache et d'analyses de sédiments. Deuxièmement, à partir de données archéologiques sur l'utilisation du bétail, comme les restes de boucheries ou le travail de la laine, du cuir ou du tissage du lait. Enfin, à partir de l'iconographie et de l'épigraphie, il est possible de réaliser une analyse des structures qui auraient pu abriter le bétail ; Une relation indirecte avec la propriété du bétail peut être établie à partir des fers à marquer ; ou bien nous pouvons deviner les itinéraires de transhumance à travers le territoire péninsulaire.
Tout cela nécessite un travail d'analyse multidisciplinaire, combinant toutes les données possibles, pour tenter de caractériser les espaces dédiés à l'élevage en Hispanie romaine.