En Égypte, les espaces religieux, qu'ils soient funéraires ou divins, ont été l'objet de réoccupations successives sur plusieurs millénaires et souvent jusqu'au XIXe siècle ; début des expéditions scientifiques, de redécouvertes, d'études et de mise en valeur des sites. Nous trouvons plusieurs types d'usages de ces espaces en fonction des périodes, des politiques de construction, des conquêtes, des abandons, etc.
Le site de Kom Ombo en Haute Égypte, présente une occupation permanente de l'Ancien Empire à aujourd'hui, soit près de 5000 ans. Ces aménagements continus ont laissé de nombreuses traces dans le bâti, tant dans le temple principal que dans tout le sanctuaire, et même au-delà. Nous sommes passés d'un espace clos, inaccessible au public à un espace ouvert ; d'un espace sacré à un espace profane. Tout ceci s'accompagnant d'une modification des pratiques visibles dans l'architecture et dont des anciennes illustrations nous permettent d'appréhender certains aménagements tardifs.
Le changement radical pour ce type d'édifice fut la christianisation de l'Empire au début du IVe s. ap. J.-C., où nombre de bâtiments dit païens furent détruits ou transformés en église. Mais il n'y a pas de systématique dans cette pratique et nous verrons qu'il peut se passer d'autres choses.
Nous explorerons donc au travers de cette présentation le(s) sort(s) réservé(s) à cette catégorie d'édifice de manière générale en Égypte et nous tenterons de cerner l'occupation du temple après le temple dans le cas particulier de Kom Ombo.