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De Strabon à la zone du denier : quelles voies commerciales entre Méditerranée et Centre de la Gaule à la fin de l'âge du Fer ?
Katherine Gruel  1@  , Christine Jouannet  2@  , Fabienne Olmer  3@  
1 : Archéologie et Philologie d'Orient et d'Occident  (AOROC)
CNRS : UMR8546, École normale supérieure [ENS] - Paris, École Pratique des Hautes Études [EPHE]
CNRS : UMR8546 - Ecole Normale Supérieure de Paris - ENS Paris - 45 Rue d'Ulm 75230 PARIS CEDEX 05 -  France
2 : Archéologie et Philologie d'Orient et d'Occident
Ecole Pratique des Hautes Etudes, Centre National de la Recherche Scientifique, Département des Sciences de l'Antiquité - ENS Paris
3 : Centre Camille Jullian - Histoire et archéologie de la Méditerranée et de lÁfrique du Nord de la protohistoire à la fin de lÁntiquité
Aix Marseille Université : UMR7299, Ministère de la Culture et de la Communication : UMR7299, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7299, Aix Marseille Université, Ministère de la Culture et de la Communication, Centre National de la Recherche Scientifique

À la fin de l'âge du Fer, l'axe Rhône-Saône est une des grandes voies de communication en Gaule, facilitant notamment les échanges vers le Centre-Est, futur axe central vers le limes germanique sous l'Empire. Pourtant à l'époque qui nous intéresse, c'est à dire aux deux derniers siècles avant notre ère, du grand commerce le long de la vallée du Rhône, on ne trouve que des témoignages assez ponctuels, notamment au regard de ce qui se passe plus au nord sur la Saône. Pour la vallée du Rhône, ces faits sont suffisamment troublants pour que certains chercheurs pensent, notamment en ce qui concerne la zone de Lyon, que le grand commerce du vin italien ait décliné dès les débuts du Ier siècle avant J.-C. Or, cette date haute n'est pas acceptable pour les régions voisines de l'Auvergne, du Berry, à la Bourgogne et à la vallée de l'Aisne jusqu'au Luxembourg et en Angleterre, où les témoignages du grand commerce perdurent jusqu'à, au moins, l'époque césarienne sinon augustéenne. On reste un peu perplexe devant cette vision de la vallée du Rhône quasi vide d'importation, d'autant que l'abondance éduenne et au-delà vers le Nord et l'Est, le dynamisme de la zone du denier, témoignent d'activités économiques extrêmement florissantes.

C'est en se tournant vers d'autres voies que l'on pourrait considérer d'autres hypothèses pour les échanges. Grâce aux études récentes sur le texte de Strabon (Géographie, IV, I, 14) qui souligne : “Seulement, comme le Rhône est rapide et difficile à remonter, il y a telles marchandises de ces cantons (toutes celles notamment qu'on expédie de chez les Arvernes pour être embarquées sur le Liger), qu'on aime mieux envoyer par terre sur des chariots. Ce n'est pas que le Rhône, en certains points de son cours, ne se rapproche sensiblement de l'autre fleuve, mais, la route de terre étant toute en plaine et peu longue elle-même (elle n'est guère que de 800 stades) invite à ne pas remonter le Rhône, d'autant qu'il est toujours plus facile de voyager par terre. A cette route succède la voie commode du Liger, fleuve qui descend des monts Cemmènes et va se jeter dans l'Océan », nous proposerons de réexaminer trois possibilités de voies concurrentes à celle du Rhône : la voie de la vallée de l'Hérault, la voie Régordane et la voie d'Aubenas en lien avec la Loire et l'Allier, à l'aune des courants des hommes, des idées et de la culture matérielle (architecture, épigraphie, mobiliers, numismatique, acculturation).

Que l'activité à longue distance de ces itinéraires soit saisonnière, cela est plus que probable comme les textes du Moyen-Age et d'époque Moderne le montrent encore.


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